Samedi 28 avril le F22 Nid d’abeille participait à la plus grande régate de France en nombre de bateaux : 502 Bateaux sur une ligne de départ partent en régate au même top.
L’équipage : Thierry et Nicolas, le binôme talentueux et tout aussi sympa m’ont donné l’occasion de me joindre à eux pour cette régate. J’espère pouvoir partager au mieux cette journée et vous donner un maximum de détail par cet article et les images que j’ai pu filmer.
Vendredi 27 avril
Après le matage et la mise à l’eau du bateau vendredi en début de soirée nous sommes allés écouter le briefing des skippers.
Historique de l’évènement, Présentation de la régate et des avenants, remerciement aux sponsors et apéritif pour tous (le programme commence bien)
Nous avons eu ensuite le plaisir de retrouver l’équipage de Aquilon le multi 23 Granvillais skippé par Gaël et Eric comme équipier. Après quelques apéros tous ensemble et une bonne pizza nous sommes allés rapidement prendre un peu de repos pour le lendemain.
Samedi 28 avril
7h00 : Réveil et petit déjeuner au son mélodieux de la musique préférée de Thierry : La Blanche Hermine, chanson mythique interprétée par Les Ramoneurs de Menhirs. Il parait que la musique Bretonne aide à se concentrer avant une journée de régate ! C’est authentique et ça réveille !
7 h 45 : Préparation du bateau
8h00 : Emargement et confirmation de notre départ par SMS. Plus besoin de se déplacer pour signer, quel luxe !
8 h 30 : Sortie du port de la trinité.
Le périphérique parisien aux heures de pointe version nautique ! Des bateaux de 22 à 70 pieds en file indienne sur plus d’un kilomètre ! Tout aussi étonnant le panel de bateaux représenté répertorie toute la gamme de voiliers que l’on peut trouver dans les ports européens.
Une sorte de salon nautique des 30 dernières années en régate !
Voici un échantillon de la diversité des bateaux présents.
Monocoques:
IMOCA 60 , Class 40, Class 6.50, , Class Open 7.50, Dehler 36, X 34, A 31, First 25.7, Dufour 45, First 27.7, Ovni 345, Sun Light 30, Dufour 425, First 25.7, Dufour 34, Sun Fast 32, First Class 8, Sun Fast 3200, Jod 35, X 412 Etap 37 S, Daydream 300, First 36.7, J 109, Dufour 365, Sprint 95, RM 880, Bee 6.50 Race, Lacoste 42, Etap 26, First 35, Simonis 52, X 43, Dufour 325, X 332, Django 7.70, Dufour 40, First 260 spirit, Sun Fast 37, First 42S7, Centurion 37S, Grand Soleil 37, Sun Rise 34, FARR 727, X 40, Folie Douce, J 109, First 40, RM 1200, First 36.7, Sun Odyssey, Feeling 850, Dehler 29, OLEA 30, Flush Poker, Bepox 700, Elan 31, IMX 38, Chergui, JPK 1010, Dehler 29 RM 1050, Kelt 8, Bavaria 35 match, Sangria, Elan 38, Muscadet, Surprise, Feeling 1100, Super Arlequin, AM 29, FIRST CLASS 12, First 31.7, Super Challenger, Malango 9.99, FIRST 405S, Grand Surprise, J 80, Pogo 8.50………..
Multicoques:
MAXI: IDEC , Sodebo
MOD 70: FONCIA, Gitana 15, Spindrift Racing,
Multi 50: ACTUAL, FenêtréA-Cardinal , MAITRE JACQUES, NOOTKA , Vers un monde solidaire
Multi 60 : sensations océans (ex foncia)
Toute catégorie multi 2000: F 22, Seacart 30 , Rackam 26 , Exploder 25 , Corsair F 24, Multi 23, Corsair F 24, Dragonfly 920, Edel Cat 33, ACAPELLA MTD, Corsair 31-1D, Triagoz 25, Dragonfly 35
Les skippers professionnels sont aussi de la fête et participent au caractère exceptionnel de l’évènement. Sébastien JOSSE, Michel DESJOYEAUX, Yann GUICHARD, Alain GAUTIER, Francis JOYON, Loïc FEQUET, Erwan LE ROUX, Yves LE BLEVEC, Arnaud BOISSIERES, J.B DEJEANTY, J.P DICK, J.GALFIONE, Samantha DAVIES…
Nous tournons autour de la ligne en repérage et en observation des monstres de 70 et 50 pieds que nous croisons. Un hélicoptère tourne au dessus de la flotte pour filmer le départ. Décidément on a plus l’impression de partir pour la traversée de l’atlantique que pour une régate d’une journée !
09h55 : Signal d’avertissement du départ du Tour de Belle-Ile pour l’ensemble des participants
10h00 : Départ du Tour de Belle-Ile pour l’ensemble des 502 bateaux répartis en classe sur 7 couloirs par taille de bateau.
Seul les multis échappent à cette règle et nous avons la chance d’être dans le couloir multicoques toute taille confondue.
Le départ est favorable au bateau comité : donc départ bâbord amure ! Le vent est extrêmement faible ce qui limite les risques mais les gros multis avancent quand même. Sur la vidéo vous voyez Actual passer devant nous en tribord avec une vitesse étonnante au regard de la force du vent !
2 parcours : 
« Le Grand Tour » :
Départ,
Sortir de la Baie de Quiberon en respectant le balisage maritime du chenal de la Teignouse
Laisser à tribord la bouée « Goué Vas Sud »,
Laisser à bâbord la bouée cardinale Nord « Nord Poulains »,
Laisser à bâbord la bouée cardinale Ouest « Les Poulains »,
Laisser à bâbord Belle-Ile et tous ses dangers,
Laisser à bâbord la cardinale Est « Les Galères »,
Laisser à bâbord la bouée « Goué Vas Sud »,
Entrer en Baie de Quiberon en respectant le balisage maritime du chenal de la Teignouse
Arrivée.
« Le P’tit Tour » :
Départ,
Sortir de la Baie de Quiberon en respectant le balisage maritime du chenal de la Teignouse
Laisser à tribord la bouée « Goué Vas Sud »,
*Passer dans la porte formée par la bouée cardinale Nord « Nord Poulains » à laisser à tribord et un
bateau du comité de course à laisser à bâbord,
Laisser à tribord Belle-Ile et tous ses dangers,
*Passer dans la porte formée par la bouée cardinale Est « Les Galères » à laisser à tribord et le bateau comité à laisser à bâbord.
Laisser à bâbord la bouée « Goué Vas Sud »,
Entrer en Baie de Quiberon en respectant le balisage maritime du chenal de la Teignouse
Arrivée.
Notre parcours était le p’tit tour (ce qui a fait au final 51 milles parcourus avec les bords de louvoyage).
Début de régate dans un vent faible voire très faible. Thierry à la barre qui écoute Nico nous chanter le doux refrain du spi qui cherche à boire du vent pour regonfler ses formes propulsives , « Pression, pas de pression, pression, pas de pression….(à peu près répété 279 fois). Les vieux couples ont leurs habitudes et ça marche car leur duo réussit à maintenir le spi gonflé tandis que d’autres bateaux tentent de ranimer le leur ! Pour ma part je filme et regarde si d’autres zones du plan d’eau pourraient être plus intéressantes à exploiter. Finalement notre stratégie à consisté à rester dans le flux du courant et exploiter le peu de vent venant du Nord -Nord Est. Notre concurrent direct qui ne nous lâchera pas d’ailleurs , sprint 750 était aussi à nos côtés. D’autres multis comme le multi 23 « aquilon » ont pris l’option Ouest en fond de baie pour limiter la dévente de la flotte et tirer le meilleur parti de leur bateau dépourvu de spi. Cette option leur a permis de sortir au chenal de la Teignouse juste derrière nous et prendre de l’avance sur les autres multi 23.
Lorsque l’on regarde derrière on peut contempler une forêt de spi aux couleurs éclatantes. La flotte s’étale et les écarts se creusent. Nous ne voyons plus les MOD 70 et les multi 50 qui ont virés la «Nord Poulains » pour aller vers la partie ouest de Belle ile.
Nous arrivons donc à la première porte « Nord Poulains » à laisser à tribord et un
bateau du comité de course à laisser à bâbord avec un vent de 5 nœuds et un courant de 2 nœuds de face pour faire route vers le sud de belle ile.
Nous sommes étonnés car le bateau à contourner n’est pas mouillé à l’Est comme prévu mais à l’ouest nous obligeant à bien lire les I.C que nous pouvions interpréter différemment pour gagner en distance. Mais cette option nous obligeait à ne pas respecter le balisage et pouvait être un motif de disqualification. Nous choisissons de faire comme tout le monde sachant que nous ne sommes qu’une dizaine de bateaux en tête de flotte concernés par le parcours p’tit tour. Le premier multi est le multi 23 et nous sommes juste derrière. Nous rasons à 30 cm un open 750 qui peine à avancer en faisant un cap très pointu.
Pour nous diriger vers la cardinale « Les galères » Nous choisissons l’option payante de louvoyage à la côte (virement à 5 mètres des cailloux) permettant de s’abriter du courant et de profiter d’effets de pointe adonnant. Après une série de virements nous regagnons du terrain sur le multi 23 qui est resté plus au large. Ensuite le vent commence à monter régulièrement et le cap nous permet d’ouvrir légèrement et de passer au près bon plein. Le bateau gagne en vitesse et permet de revenir et doubler en partie les open 7,5.
La question est : Qui a dit qu’un trimaran remonte moins bien qu’un monocoque ?
Sur ce bord nous voyons arriver le seacart 26 en pleine vitesse à plat sur l’eau et vire devant nous la deuxième porte à la cardinale « les galères ». Le multi 23 Aquilon en a aussi profité pour prendre de l’avance mais des problèmes de prise de ris leur ont fait perdre du temps et nous apprendrons plus tard que nous sommes passés en deuxième place des trimarans derrière le seacart 26. Le sprint 750 nous suit à 500 mètres derrière et ne nous lâche pas.
Nous remontons ensuite au près serré sur le passage de la teignouse et le vent se renforce. Le F22 avance toujours aussi bien et Thierry décide de prendre une option payante à la côte ouest de Houat. Nous gagnons ainsi en puissance de vent et un peu en orientation. Nous passons le chenal de la teignouse dans un vent forcissant avec une G.V en faible appui. De bons paquets de mer nous rincent franchement et la température plus hivernale que printanière nous refroidit les orteils ! A côté de l’Islande ce n’est rien, Nico et Thierry savent de quoi ils parlent.
Le foc est quasiment notre seul propulseur mais nous avons des difficultés pour l’aplatir et nous perdons en cap. Le retour vers la ligne d’arrivée permet au sprint de regagner du terrain en faisant un cap plus pointu. Un dernier virement pour s’approcher de la ligne, nous passons à quelques mètres du sprint, un deuxième virement et le sprint passe la ligne sous notre nez ! Ils ont réussit ! bravo à eux, ils ne nous ont pas lâché de la journée pour nous doubler dans la dernière minute ! Heureusement pour nous leur rating nous avantage au classement.
Une belle régate aux conditions très différentes du matin au soir et des souvenirs incroyables de bateaux exceptionnels.
Nous sommes partis à 10 h et arrivés à 18 h et lorsque l’on regarde le plan d’eau ont s’aperçoit que les 500 bateaux sont tous éparpillés et cachés par les iles donnant presque l’impression qu’il n’y avait pas de régate.
Thierry et Nicolas qui comme je le pensais forment un duo équilibré avec des compétences complémentaires et une expérience éprouvée. J’ai eu un réel plaisir à vivre ce moment de régate unique. Merci à vous messieurs.
Nous revenons au port et rangeons le bateau. Arrivés au ponton réservé aux trimarans nous ne voyons que l’équipage du Seacart 26 qui range leur bateau. C’est agréable d’avoir le choix des places !
19h00 : Soirée Tour de Belle-Ile – Diner des Equipages arrivés et accueil des concurrents toute la nuit
Nous regardons le pointage et constatons que nous sommes le 30 ème bateau a avoir coupé la ligne (petit et grand tour confondu). Le premier est Gitana 15 arrivé à 14 H 58, le deuxième Foncia….. le quatrième IDEC.
Cette position nous laisse présager un bon classement.
La soirée commence avec une bonne rasade de Rhum offerte par l’organisation. Quelques verres plus tard, une grosse fatigue et pleins d’images dans la tête nous allons dormir pour repartir en forme et sortir le bateau de l’eau le lendemain.
Dimanche 29 avril 2012 :
8 H 00 Sortie du bateau et démâtage, Thierry fini de ranger le bateau et nous allons aider Gaël à démonter son multi 23.
11:00 : Remise des prix sous le chapiteau près de la Capitainerie
Dans notre catégorie p’tit tour le seacart 26 est vainqueur en temps scratch et nous sommes troisième derrière le sprint 750 à 1 minute sur 65 bateaux. En temps compensé nous sommes deuxième des multi 2 000 derrière le seacart 26.
Nous sommes très contents pour cette première participation.
La remise des prix était aussi l’occasion d’applaudir l’équipage composé d’enfants malades et participants pour la première fois à une régate. L’opération appel d’air propose de faire participer à la course des enfants hospitalisés de jour. Le temps d’un week-end, ces enfants vont découvrirent la navigation aux cotés de skippers professionnels sur des voiliers de 12 mètres et se mêler aux 3000 participants sur la ligne de départ. L’idée est bonne et permet à ces enfants pour qui la vie n’a a pas réservé de vents portants de vivre un moment de plaisir fort et peut être leur donner une motivation supplémentaire à se battre.
Une idée qui serait intelligente de déployer a beaucoup d’autres régates pour partager plus largement ce que nous aimons et rendre accessible notre sport.