Avant de commencer les articles sur la tactique, on va commencer par définir de quoi il en retourne.
En général, on différencie la stratégie qui est l’ensemble des orientations qu’on peut prendre avant la régate (avant le départ, la veille ou les jours avant), de la tactique qui commence avec la procédure de départ et qui finit à la fin de la manche. Sans rentrer dans les détails (sinon on aura fini avec les articles sur la tactique) on va essayer d’énumérer ce qui peut rentrer dans chaque catégorie.
La stratégie. Comme on a vu au début on va essayer de récolter un maximum d’informations qui peuvent nous aider a élaborer notre stratégie de course (au fait, il faut recommencer avant chaque régate! Tant pis pour les flémards) :
- La météo, à prendre à l’avance et aussi au dernier moment pour avoir en tête les évolutions pendant la course et les conditions de mer qui nous attendent (parfois un peu musclées). Sachant que la météo est une science inexacte et qu’ils se trompent souvent (sauf Evelyne)
- Les horaires des marées, les coefficients, et aussi les orientations sur le parcours prévu
- Le niveau de notre équipage et sa connaissance de notre bateau (faudra-t-il limiter les manœuvres ou au contraire on pourra attendre le dernier moment pour les manœuvres car on est sûr du résultat). Attention à ne pas se surestimer, car une manœuvre anticipée c’est une longueur de perdue, un affalage raté à la bouée sous le vent et le chemin pour revenir au près est multiplié par 2
- L’état de l’équipage, souvent le repas des équipages la veille est un bon moment de convivialité, mais il ne faut pas en abuser (ou alors il faut laisser les copains qui ne naviguent pas finir la soirée avec les autres équipages)
- La durée de la régate, on ne se prépare pas pareil pour une manche d’une heure ou de 30 milles
- Les adversaires, en regardant la veille la liste des concurrents on peut juger qui sera là, et ne pas toujours suivre (parfois ça aide) les locaux (eux aussi finissent parfois au sec), ni les «bons», ils peuvent aussi se tromper.
- Notre bateau et ceux des autres, sur une ligne de départ on ne part pas dans le paquet si on a un 6m et qu’avec il y a des 40 pieds
- L’état de notre bateau
- Les parcours possibles (en général ils sont donnés à l’avance), il ne faut pas hésiter à apprendre les cartes et enregistrer les points importants au GPS (les bouées, cailloux, lignes d’arrivée…)
- Le plan d’eau, à étudier au maximum (couloirs de vent, reliefs…)
Comme on a vu, la tactique commence avec la procédure de départ, si on a bien bossé sa stratégie, on sait déjà ce qu’on va faire et en gros la tactique c’est ce qui va nous permettre d’appliquer (ou de modifier) notre stratégie de départ, en fonction de :
- Les règles de priorité (en cours ou à venir), on va pouvoir s’en servir (les préparer) ou les subir (il va falloir lire les prochains articles)
- Les évolutions non prévues (changements météo non prévu ou tardifs, bascules de vent, nuages..)
- La tactique des autres (parfois il vaut mieux être dégagé au mauvais endroit (pas trop longtemps) que couvert par 25 bateaux
- Notre position (dans le dévent d’un autre, en tête, au fond du classement). Attention, parfois au fond du classement, tenté par le coup qui tue (et bien sur raté) on peut même rater le départ suivant
- L’évolution des autres, en espionnant on peut voir où le vent est favorable, où sont les options qui ont payé
- Le résultat des manches précédentes, va pouvoir déterminer quels sont les adversaires à battre ou à marquer
- L’orientation de la ligne de départ (qui fera l’objet d’un article complet)
- Le timing prévu, parfois sur la ligne de départ un mauvais timing force à modifier ce qu’on voulait faire
On peut constater que la stratégie qui est une partie importante et la régate, commence donc les jours avant le départ voire les semaines ou les mois. Pour préparer ses régates, il est donc important de commencer par s’entrainer aux manœuvres, connaitre le bateau et l’équipage. Seul un équipage entrainé, cohérent et qui s’entend peut commencer à penser tactique. La tactique (et la stratégie) ne sont pas une arme pour compenser un défaut de préparation de l’équipage mais sont complémentaires.
Alors une seule solution, s’entrainer et réviser.
bien que le site soit encore en chantier, je teste le jeu des questions/réponses :+)
A mon avis -qui doit être considéré comme celui d’un amateur à peine éclairé-, il manque un élément stratégique qui de ma propre expérience fût souvent déterminant: mettre à l’eau et tirer des bords bien avant le décompte du départ; cela permet de tâter plus précisemment les éléments naturels qu’au seul vu des indications météo (état de la mer, effet combiné du vent et du courant, variation de l’axe et de la force du vent dans les risées, dévent à proximité d’un rivage, d’une jetée) et surtout de vérifier et d’entériner les réglages, pas toujours faciles à parfaire une fois dans le feu de l’action. Même si les conditions ont varié à l’approche du coup de canon, c’est jamais un handicap de naviguer 30 à 45′ sur le plan d’eau.
Maintenant, j’ai aussi vu des quidams mettre à l’eau leur dériveur ou leur planche après le coup de canon des 10 minutes et tirer ensuite leur épingle du jeu; moi-même, j’ai pris un départ avec encore tous les pare-battages pendouillant aux filières, la grandvoile pas encore étarquée etpourtant gagner la manche, mais je ne pense pas que ça soit des exemples à suivre :+)
Vous souhaitant les meilleures adonnantes. Patrick