L’Astus 16.1, trimaran de 5,10 mètres, reprend le concept de l’Astus 20.1 : flotteurs sur tubes télescopiques (repliage, par simple coulissement puis goupillage, cela à terre ou à flot).
Mais que de différences!
De conception day-boat, son grand cockpit rigide de 1,60m de large, prolongé sans rupture par des trampolines, offre une surface d’utilisation de + 8m² accueillant jusqu’à 5 personnes en navigation à la journée. Ou à 3, lors de randonnée en toute autonomie, par adjonction de tentes sur ces surfaces latérales. La petite cabine de mise à l’abri du matériel me permet même d’y dormir avec un simple hamac tendu au dessus de l’équipement.
Ses flotteurs de 330 litres munis d’ailerons intégrés le rendent « Passe-partout » : faire du prés dans 50cm d’eau !
Sa légèreté (bateau de 240 kg à vide) avec une bonne surface de voile : (11,7m² de Grand-voile, 5.5m² de Foc et un Gennaker de 15m²) associé à un joli rapport, largeur / longueur, offre un couple de rappel très efficace.
Conçu dans une optique de simplicité d’utilisation et de fonctionnement poussée à l’extrême il n’en reste pas moins doté de plein de finesse de réglage.
L’ensemble des manœuvres s’effectuent depuis le cockpit (même le mouillage par l’ajout d’un va et vient entre l’étai et la poutre avant.)
Son mat-aile de forte section lui permet de s’affranchir de barres de flèches. Deux garcettes suffisent pour prendre le ris sur la grand-voile où l’absence de bôme sécurise l’équipage sans nuire à la tenue de la bordure (Cf. réglage du point d’écoute et du palan coulissant sur la poutre arrière.).
Le palan de cunningham gère facilement le creux de par un grand débattement et tombe bien sous la main, le pied de mat étant juste en bout de cockpit sur la poutre Av. Ce même palan me sert à raidir le guindant du gennaker (en bossant sa drisse à l’aide d’un nœud de Prusik) pour aller taquiner les Astus20 et Magnum21 au prés par vent léger. En effet l’Astus16 supporte aisément, dans de telles conditions, de la toile sur l’avant (Cf. les essais avec les 20m² du gennaker de l’A20 pourtant amuré à 80cm en avant de l’étrave, le bateau restant équilibré à la barre jusqu’au environ de force 1,5)
Sous l’eau l’A16, montre des flotteurs de section très en V (ailerons) finissant en forme d’ogive porteuse sur l’arrière et une coque centrale au tableau arrondi (style 5O5) s’allongeant en lignes tendues vers la fine étrave …
J’en profite pour revenir sur l’éternelle polémique du type de plan antidérive :
Ils ont chacun leurs avantages et leurs points faibles et même si l’aileron s’y montre plus sensible.
Sans vitesse longitudinale aucun n’a de portance : Donc faire courir avant de caper !
En navigation, dans le petit air, l’Astus16 gagne à être chargé sur l’avant (pour allonger les lignes d’eau en faisant affleurer le tableau Ar.) et sur le flotteur sous le vent pour favoriser l’accroche de l’aileron !
Avec un mètre de moins que le 20 ; L’Astus16 est pénalisé en temps réel (Problème de vitesse limite) mais le vent forcissant, ce décalage disparaît : Au planning dès le travers l’Astus16 fait alors jeu égal avec son grand frère en partant plus facilement au surf !
Il faut alors adopter une position plus arrière et ne pas hésiter à barrer en suivant les vagues pour mieux placer la fine étrave de l’Astus16 !
L’Astus16 se révèle pour moi une excellente plateforme de formation car ici pas de manœuvres en force tout est dans un équilibre d’action :
Il se barre à quatre mains :
Grand-voile, Foc, Équilibre longitudinal, Safran
Alors rendez-vous sur l’eau pour jouter de concert !
Pierre