Comparatif Tricat 22/ Tricat 23.5 organisé à Arradon fin Juillet
J’ai pu tester il y a 8 jours le 23.5 à travers une mise à l’eau, une journée de navigation, et une sortie de l’eau ; possesseur d’un 22, je souhaitais apprécier les qualités du 23.5, car après tout, pensais-je, les caractéristiques de l’un et de l’autre ne sont pas si éloignées; tout au moins sur le papier.
Le cockpit : un vrai cockpit, d’un seul tenant, bien dégagé. On peut imaginer s’y tenir à 8 confortablement assis, même si ça n’est pas le programme du bateau !
Le pont bien agencé et accastillé : baille à mouillage, chaumard, taquets d’amarrage solides, deux winches et leur coinceur pour s’économiser les mains; le 22 est assez usant de ce point de vue !
Le pont offre même des passavants suffisants pour éviter de jouer les équilibristes sur la poutre avant ou les filets.
Le plan de voilure : j’ai apprécié le foc sur enrouleur et non pas emmagasineur, qui dégage une impression de robustesse et se manie aisément; la grand-voile sur coulisseaux – trop facile comparée à la voile ralinguée du 22 – stockée entre les Lazy et bien à l’abri de sa housse; attention tout de même en hissant de ne pas y coincer les deux premières lattes; c’est un piège habituel sur le 22 avec ses bastaques, mais ici, on visualise plus vite pourquoi ça coince ! Summum de la perfection, un gousset spécifique pour stocker la latte de la corne au repos.
La cabine – j’ose le mot – confortable comparée à celle du 22 : larges banquettes, capacité de stockage importante, sous le cockpit, là où c’est le moins pénalisant en terme de centrage des poids. Seul reproche pour l’accès à cette cabine : la contorsion est la même que l’on tente de pénétrer dans le 22 ou le 23.5.
Nous avons testé la tente de cockpit : montage rapide, stockage facile, et un volume impressionnant puisqu’elle couvre tout le cockpit. Je pense que J-M, grand fana de la tente au bivouac apprécierait…
Les flotteurs : rien à redire; ils sont beaux comme ceux du 22 pieds
Comportement : Le bateau est bon marcheur, c’est certain; on a pu en juger lors des étapes de la Trispeedcup, même si elles ont été majoritairement pétoleuses. Toutefois je n’ai pas retrouvé les accélérations brutales du 22 (Essai dans 10 à 15 nœuds de vent); le 23.5 accélère plus progressivement du fait de son déplacement plus important; toutefois son erre accroît sa maniabilité.
Il permet sans doute de rester un peu plus au sec grâce à son cockpit, mais par rapport à mon 22 équipé de nacelles rigides, je pense que la « douche » intervient au même moment
Manutention : Bon ben là, y a pas photo avec le 22, même si je ne suis pas un spécialiste; Il faudrait réaliser un « speed test » avec un Astus 22 pour voir si les solutions des uns et des autres donnent le même résultat; quoiqu’il en soit, et par rapport au 22, finie la manutention des flotteurs; les manchons des poutres se manipulent aisément; le gréement est parfaitement adapté à la manœuvre, même si le mât m’a semblé assez pesant à manipuler; mais là, c’est juste une question de taille : la solution des jumelles en pied de mât facilite et sécurise l’opération.
En fait, le seul bémol de ma part concerne le look; le rouf est assez proéminant, et le mât semble perché bien haut ! Mais c’est affaire de goût; en contrepartie, on peut tenir à l’intérieur assis sur les couchettes !
Mon avis : Le 23.5 n’est pas seulement un 22 optimisé pour la ballade. C’est un Tri qui a sa propre place dans la gamme Tricat, avec une aptitude marquée pour la croisière et des performances sous voiles évidentes, même si les sensations sont sans doute en deçà de celles du 22 sport.
Le principe retenu pour le montage/démontage incite désormais à prendre la route avant de prendre la mer sous d’autres latitudes.
Voilà résumé en 3 mots ce que je pense du 23.5 : Il est vite sur l’eau, vite à gréer, et accueillant à bord.
Patrick.