Pourquoi est-il indispensable de prendre un bon départ?
C’est simple, celui qui est en tête peut se permettre de contrôler la course, alors que celui qui est derrière ne peut que subir. Pour des bateau de performances identiques (cap et vitesse), quand on est devant, si on ne fait pas d’erreurs de tactique, on doit rester devant. On verra dans de prochains articles comment y parvenir. Le meilleur moment pour prendre la tête est donc le départ. On s’aperçoit souvent que le classement a l’arrivée est établi dès le départ, par la suite les écarts ne font que se creuser (on l’a encore vérifié à la Multimalo (super régate à recommander a tous, aussi bien pour l’ambiance, l’accueil, que les magnifiques lieux de navigation)).
Donc pour prendre un bon départ, il y a plusieurs critères à prendre en compte, qui vont faire l’objet d’une série d’articles dont voici le premier, sur le côté favorable.
-Pourquoi un coté favorable:
On a constaté dans un article précédent que de partir d’un coté ou l’autre ne change rien, car on parcours la même distance. Or bien souvent, il existe un côté favorable pour partir.
Si on observe le croquis 1 , on s’aperçoit que la ligne de départ n’est pas perpendiculaire au vent .
En général le départ se fait au près ( c’est le cas de cet article) et le but est d’arriver le plus vite possible à la bouée au vent. Rappel: pour savoir qui est en tête sur un bord de près, on trace une perpendiculaire imaginaire au vent passant par notre bateau, et le résultat (parfois effrayant) est le suivant: ceux qui sont au dessus de cette ligne sont devant , et ceux qui sont en dessous sont derriere . Donc sur ce croquis celui qui part du côté du bateau est en avance sur l’autre de la longueur AB, cette avance peut etre d’autant importante que la ligne de départ est longue.
-Comment est ce possible que le comité de course se soit trompé à ce point?
Je vous rassure c’est normal , il peut y avoir plusieurs raisons:
Le mouilleur est resté tard hier soir au repas (je plaisante), la bouée a peut-être dérivé à cause du courant, depuis que la bouée est mouillée le vent a tourné (parfois le parcours reste en place pour plusieurs manches). Dans certaines régates on mouille le départ dans un chenal et le vent n’est pas forcément dans l’axe, on peut utiliser des bouées en place (amers existants) et il n’est pas question de les déplacer.
En fait c’est la plupart du temps le cas, le départ n’est pas perpendiculaire au vent. Voilà une formidable occasion de prendre un avantage dès le départ.
-Comment reperer le coté favorable?
Principalement on utilise 2 méthodes:
La méthode sans instruments (non non pas au pif) , normalement la ligne de départ étant perpendiculaire au vent , quand on la longe, on est travers. Si par hasard sur un bord on est obligé de border la GV pour qu’elle ne fasseye plus c’est qu’on est en train de faire du prés; continuons sur notre lancée , il faudra partir du coté ou l’on se dirige (logique, on aura gagné un bord de prés).
La méthode scientifique:
On mesure le vent en se mettant bout au vent, quand la bome est dans l’axe du bateau on releve le cap au compas (obligatoire sur un bateau). On ajoute 90° et on a le cap théorique si la ligne est bien mouillée. On va de la bouée vers le bateau si possible à l’exterieur de la ligne et on relève le cap.
On compare le cap au cap théorique et on déduit si le bateau est au dessous du cap théorique (il faut partir au bateau) ou au dessus (il faut partir à la bouée).
Exemple:
On relève un vent au 245°, le cap théorique est donc 245+90= 335°
On relève un cap pour aller de la bouée au bateau de 320°, donc le bateau est au dessous du cap théorique , il est donc favorable de partir au bateau.
Derniere précision, la plupart des bateaux ne font pas ce relevé, et partent au bateau car ils pensent partir prioritaire. Il n’est jamais judicieux de suivre bêtement le troupeau, faites votre analyse et déduisez vous même votre côté pour partir. Le jour où tout pousse a partir babord a la bouée, lancez vous, quoi de plus agréable que de passer babord devant tout le reste de la flotte avec plusieurs longueurs d’avance n’est ce pas Henri!